faire-partEn corrigeant le manuscrit d’un de mes clients, voici que je tombe nez-à-nez avec le pluriel du mot « faire-part ». Il était orthographié « faire parts ». Je m’empresse de rajouter un tiret. Puis, je m’interroge : « s » or not « s », this is the question… no ? Effectivement, ce n’est pas si simple…

Cas n°1 : Invariable

Si l’on consulte les dictionnaires en ligne, on apprend que faire-part est invariable (et mon Robert en « vrai » papier de 1993 me le confirme également) : un faire-part, des faire-part donc. Fastoche !

Cas n°2 : la règle des noms composés ?

En creusant un peu, on apprend que depuis 1990, la règle du pluriel a quelque peu changé sur les mots composés. Il semblerait donc que la règle recommandée (et approuvée par l’Académie Française) soit que :

  • Dans les noms composés du type pèse-lettre (verbe + nom) ou sans-abri (préposition + nom), le second élément prend la marque du pluriel seulement et toujours lorsque le mot est au pluriel. Exemples : un compte-goutte, des compte-gouttes ; un après-midi, des après-midis

En partant du principe que « part » est un nom, nous pouvons donc envisager : un faire-part, des faire-parts.

Fin de la discussion ? Non ! Car le logiciel Word qui est censé avoir intégré les nouvelles règles orthographiques souligne en rouge le mot « faire-parts » et me propose « faire-part » et… « faireparts ». J’en reviens au cas n°1 et découvre un cas n°3… De quoi s’arracher les cheveux !

Cas n°3 : la règle des mots soudés !

En réalité, la règle que recommande le site officiel des nouvelles règles orthographiques concernant le mot « faire-part » n’est pas celle s’appliquant aux noms composés mais celle portant sur les mots soudés. Haha ! C’était donc un piège… Merci au rédacteur du blog de Kardamome pour leur avoir directement posé la question (comme quoi, c’est un sujet qui nous casse bien la tête…). La réponse est tout aussi claire : « le mot proviendrait d’une locution dont les deux éléments (« faire » et « part ») ne sont plus compris de manière distincte. Aussi, selon les rectifications de l’orthographe, ce mot est soudé : « fairepart ». Dès lors, le pluriel se fait de façon tout à fait régulière : « des faireparts » ».

En conclusion, il vous reviendra finalement de choisir entre des « faire-part » ou des « faireparts ». Pour ma part, je reste attachée au tiret (des années de conditionnement…) et je conserve donc le classique « faire-part », nom masculin et invariable. Ouf ! Tout ça, pour ça…